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Lumière

des Passés

 

Avec Lumière des passés, je plante un décor à la fin des 30 Glorieuses, époque insouciante où l’on s’occupait peu des enfants, où les adultes quittaient un ordre établi et conventionnel en transitant parfois par une marginalité qui n’était pas sans conséquences.

Suite à un bad trip au LSD dont il tardera à se remettre, Olivier s’installe au Pays basque dans les années 70 pour un nouveau départ dans la maison familiale.  Toutefois, encore dans l'impossibilité de travailler, il impose un mode de vie marginal et ne conduit sa fille à l'école qu'un jour sur deux. Certes, l'été, l'endroit est joyeux, envahi par une famille d’artistes mais une fois la maison redevenue silencieuse, la solitude, l'ennui, parfois même la honte se font sentir.  Olivier est mon père. Des années après, de retour dans cette maison avec mon boitier, j'ai créé un personnage qui incarne des membres de ma famille et mets en scène mes souvenirs : Ceux qui marquent, ceux que l’on transforme, ceux que l'on supporte.  Par la forme allégorique, je parle du poids du bagage familial, du chef de famille, de la singularité d’un être, de rêves d’avenir... Parfois, les images sont replacées dans le décor pour montrer que le souvenir s'estompe avec le temps.

Arrivée

ARRIVÉE

Pourquoi revenir dans la vieille maison de pierre, pourquoi se mêler au fleuve et à ses reflets, pourquoi s'avancer nue comme s'il avait fallu se dépouiller afin de mieux en recueillir la mémoire ? 
Parce qu'il est impossible de faire autrement... 

A ce travail j'ai joint des images des années 70 dont j'ai reproduit certaines avec les même personnages, au même endroit, employant le même Olympus de l’époque.  Aux anciennes photos, j'ai joint des extraits de films des années 60  tournés dans cette même maison. Certains ont disparu, d’autres sont nés. Le passé apparait tel un voyage dans le temps. Sous la bordure scannée de la diapositive, l'invisible qui nous a constitués... ​ Pour chaque photo, j'ai rédigé une courte nouvelle.  Les images de l’Olympus sont illustrées d’extraits de chansons de la pop des années 70 dont les paroles nous plongent instantanément dans les tubes de l’époque.

Olympus-Penn EE2

Les photos de famille de 1977 et de 2023 ont été prises avec ce même appareil, fabriqué avec cette particularité du négatif coupé en deux offrant 72 poses depuis une pellicule de 36 . A visée verticale, la mise au point est parfois approximative mais il gère correctement l'exposition.  Le charme de ces photos réside dans leur imperfection, leur gestion des couleurs et leur bordure aux angles arrondis laissant apparaitre poussière et défauts du boitier peu entretenu.

Il était une fois...

IL ÉTAIT UNE FOIS

Une histoire transmise de génération en génération, gravée à jamais dans le coeur de chacun. Avec ce bagage plus ou moins léger, il va bien falloir partir sur le chemin de la vie dont les directions à emprunter ne seront pas toujours fléchées... 

L'ennui

L'ENNUI

Le temps lui parait long lorsqu'elle s'ennuie. Mais l'ennui lui tient compagnie. Il fait le vide en elle. Un vide prêt à l'emploi. Sans son ennui, pourrait-elle imaginer tant de beauté ?

AU FIL DE L'EAU

 

« Take these broken wings and learn to fly. All your life, you were only waiting for this moment to arise. »

Blackbird - Paul McCartney & John Lennon - 1968

Figure de proue

FIGURE DE PROUE

 

Il a fait la guerre puis 7 enfants. Lui, l’époux fidèle, le garant des valeurs républicaines et catholiques qui avait le revers de main aisé, ne comprend plus grand chose à son temps et sens bien à 80 ans passés que la famille, le travail ou le sens de l’honneur ont changé. 

Les illusions sont-elles faites pour être perdues ? Il est vent debout, entraînant dans son sillon une tribu dont il s’attribue encore la charge.

DIDOUCHED 217.jpg

HISTOIRES D'EAU

« So happy together.
How is the weather?
We’re happy together. » 

Happy together - The Turtles - 1967

Princesse

PRINCESSE

 

Il y a cette ferme à côté de la maison. 

Près de l’âtre la mémé toujours en noir ne parle plus 

et observe muette, ce que la vie est devenue. Sa petite fille, elle, se projete dans sa vie idéale. Pour la fête du village, elle se prépare des semaines à l’avance. Elle accordera au garçon qui lui plait, un premier baiser. Puis elle donnera sa virginité, quittera la mémé, dira oui sans ciller, enfantera dans la joie puis dans l’effroi. Viendront les cris, les regrets, l’alcool et la honte mais avant cela, dans la grange, entre un veau tout juste né et un cochon dont on fera bientôt du boudin, un 45 tour des Rubettes sur le pickup, elle s’assure de pouvoir danser dans sa robe de satin rose poudrée sans craquer les coutures. 

LA VIE EST UN LONG FLEUVE (TRANQUILLE ?)

«Many times I've been alone and many times I've cried.
Anyway you'll never know the many ways I've tried.»

The long and winding road - The Beatles - 1974

J.D. Beauvallet, cofondateur des Inrockuptibles : 

"Parler à Anne Kuhn rappelle beaucoup d’autres discussions avec des femmes pareillement construites sur une ligne de faille. PJ Harvey, Björk ou Catpower, femmes en rupture, en chantier elles aussi, disent en musique ce qu’Anne Kuhn raconte secrètement dans ses photos. La similitude du discours est troublante, entre ces femmes qui ont choisi l’action, parce qu’elle est plus bruyante que les mots."

RITOURNELLE

«I’m being followed by a moon shadow, moon shadow moon shadow. 

Leaping and hopping on a moon shadow, moon shadow moon shadow.»

Moonshadow - Cat Stevens - 1971 

Galerie

© copyright photos 1977 : Jakesa Artola Vallée & Olivier Kuhn

Vidéo
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